Le Qatar a été choisi en décembre 2010 par la FIFA pour être l’organisateur de la 22e Coupe du monde de foot en 2022. Cette décision a immédiatement fait l’objet de critiques très sérieuses, si bien qu’il apparaît maintenant incroyable et déraisonnable de maintenir cette édition au Qatar.
Une équipe nationale très faible
L’équipe nationale du Qatar se traîne actuellement à la 101e place au classement général de la FIFA. De plus, elle n’a jamais passé l’étape des sélections pour jouer en Coupe du monde. Il n’est pas bien compliqué de comprendre que la culture du foot, si elle se développe sans doute au Qatar, n’est que très récente. Il faut encore souligner que le Qatar sera le pays le moins peuplé à accueillir une Coupe du monde. Il était très étonnant, voire stupide, dans ces conditions de choisir le Qatar comme pays organisateur. Et pourtant…
Des soupçons de corruption au sein de la FIFA
Mais au lendemain de l’annonce, le Sunday Times et la BBC criaient déjà au scandale et ouvraient là une longue affaire de corruption qui devrait secouer la FIFA pour quelques années. Le manque de justification de la décision a conduit la FIFA à ouvrir une enquête interne sur les conditions d’attribution des Coupes 2018 et 2022 respectivement à la Russie et au Qatar. Sans disserter sur la véracité de ces accusations, il s’agirait d’une explication vraisemblable pour cette décision si mauvaise.
Une Coupe du monde en hiver
Mais si les problèmes se posant déjà ne suffisaient pas, le Qatar a par ailleurs décidé de changer la date de l’événement. En effet, la Coupe du monde de 2022 a été déplacée en hiver après de nombreux débats. Elle se déroulera du 21 novembre au 18 décembre, pour s’achever une semaine avant Noël. Cette décision majeure répondait aux inquiétudes de nombreux acteurs du football quant aux conditions climatiques d’une Coupe devant se dérouler en plein été dans le désert par plus de 40°C.
La commission d’organisation a tout d’abord proposé des solutions extravagantes pour créer de l’ombre artificielle ou climatiser les stades avant de se rétracter et de proposer une autre solution. Les nouvelles dates retenues devaient permettre de gêner le moins possible l’organisation des autres championnats régionaux ou nationaux. Mais bien sûr c’est impossible, puisque justement la plupart des championnats sont calés sur le calendrier immuable des Coupes. Cette décision entraîne donc des décalages d’une dizaine de journées sur plusieurs événements et les acteurs du football ont été nombreux à élever la voix pour critiquer ce choix.
Des infrastructures largement insuffisantes
Enfin, de vives critiques se sont élevées au sujet du manque notoire de places d’hébergement au Qatar. Le nombre d’hôtels construits dans le pays devrait être inférieur de moitié aux standards requis par la FIFA. La construction des stades a également pris beaucoup de retard et les conditions de travail des ouvriers ont attiré l’attention des organisations de défense des droits de l’homme après des pertes humaines de près de 2 000 ouvriers sur le chantier.
Il sera donc très étrange de voir – ou de ne pas voir pour ceux qui opteront pour le boycott – cette Coupe du monde en hiver avec une équipe aussi mauvaise.